lundi 13 octobre 2008

Conférence de presse du 22 janvier 2008

Le 22 janvier, Philippe Faure organise une grande conférence de presse au Théâtre en présence de Pierre-Alain Muet, député du Rhône, Najat Vallaud- Belkacem, conseillère régionale Rhône-Alpes, déléguée à la Culture, Gérard Collomb, maire de Lyon et Frédéric Giuliani, délégué général à l’Animation et à la Culture du Conseil général du Rhône.






Je ne suis pas en colère, je suis fatigué.
Je ne suis pas déçu, je suis trahi.
Je ne suis pas triste, je suis désillusionné.
Je sais qu’ici et là, on plaisante beaucoup sur mon activisme, mon volontarisme, une façon burlesque et insolente de défendre des idées. Au fond, certains n’hésiteraient pas à penser que je suis systématiquement l’homme du one man show. D’autres plus gentils, plus aimables, qualifient mon comportement de comportement de poète, ce qui rend la chose plus tendre. Mais aujourd’hui, c’est l’homme de théâtre : directeur, acteur, metteur en scène, auteur, qui prend ses responsabilités. Le théâtre est un service public, il dialogue avec la politique, avec Le politique. Il pose constamment la notion d’intérêt général. Et c’est parce que j’estime que cet intérêt général aujourd’hui est gravement mis en cause et en danger que je vous ai réunis.

Je ne laisserai pas bafouer l’idée même de la décentralisation. Tant de grands hommes de théâtre se sont battus pour imposer cette idée fondamentale du « théâtre pour tous » qu’aujourd’hui, je me sens investi d’une mission solennelle : défendre le service public que je représente et que je suis fier de représenter, et énoncer la désinvolture d’un état qui ne considère plus qu’il doit le respect aux artistes. Et le premier des respects, m’a-t-on appris quand j’étais enfant, c’est le respect de la parole donnée. Quand on promet quelque chose à un enfant, on ne trahit pas sa promesse. A plus forte raison, en ces temps très difficiles, très complexes, quand on promet à un directeur de théâtre de le labelliser Scène nationale, non seulement on tient sa promesse - et je vais y revenir dans le détail - mais on ne cherche pas systématiquement, à gagner du temps, à noyer le poisson, à prendre ce même directeur pour un imbécile, pour un analphabète, en ne répondant pas à ses courriers, ni aux courriers du Maire, en lui collant des inspections générales chaque année, en prétendant qu’on va réfléchir sur une réorganisation territoriale des lieux de spectacles, en ne donnant jamais aux représentants régionaux du ministère un vrai pouvoir de décision ; et enfin, en gelant la décision sous prétexte qu’on va réfléchir au sens des labels nationaux. Comme si c’était l’urgence d’aujourd’hui.

On me demande toujours : pourquoi ce combat pour le label de Scène nationale ? Permettez-moi de lire la réponse qu’a faite Jérôme Bouët à cette question.

Maintenant que les choses sont dites, rentrons dans le détail.

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